lundi, juin 20, 2005

Méthodologie étatiste pour éradiquer une espèce animale

1) Un méga-projet, une méga-bureaucratie.

S' il est plusieurs moyens pour éradiquer les espèces animales, celui-ci se révèle particulièrement efficace pour porter un premier coup à l' ennemi. Il consiste en la mise en place de méga-projets, de méga-bureaucraties, comme seul l' Etat est capable d' en imaginer. C'est le meuilleur moyen pour créer des déséquilibres majeurs et irréversibles. Il peut consister aussi bien en le détournement de rivières (comme ce fut le cas pour l' asséchement de la mer d' Aral), qu' en l' instauration d' une Politique Agricole Commune (PAC), récompensant la pollution par l' entremise de subventions sans cesse accrues. Mais les idées ne manquent pas chez les hommes de l' Etat quand il s' agit de nuire gravement à l' environnement, et l' on ne saurait en faire une liste exhaustive. Une politique de la ville créant d' immenses cités grises peut aussi se révéler particulièrement efficace.

2) Un régime de propriété publique.

Mais la meuilleure solution, infaillible celle-là, et grâce à laquelle l' élimination des espèces est garantie à court ou moyen terme, c' est le recours à un régime de propriété publique. Cela consiste à dire que chacun peut utiliser comme il l' entend la ressource (le cas exemplaire est celui du poisson) et que la collectivité en supporte les coûts et la responsabilité (en réalité l' irresponsabilité). On a donc ici un moyen extraordinairement efficace d' erradication des espèces par l' Etat puisqu'il est de l' intérêt de chacun d' abuser des ressources. Et les hommes de l' Etat peuvent même, par un habile travail de désinformation, rejeter la responsabilité sur certains individus ou entreprises, quand bien même ceux-ci ne font que s' adapter au cadre juridique qui leur est proposé. Et cette méthode marche pour de très nombreuses espèces, des poissons aux tortues, des éléphants aux tigres, mais elle est également applicable aux végétaux, et c' est précisément ce que le gouvernement socialiste de Lula est en train de faire au Brésil pour détruire la forêt amazonienne.

3) Se donner bonne conscience.

Même s' il n' en est rien, l' Etat est censé agir pour l' intérêt général, pour le « bien de tous ». Après avoir usé méthodiquement de tous leurs pouvoirs pour faire disparaître la faune, les hommes de l' Etat se doivent de retrouver une bonne conscience puisque leur seul horizon – l' élection – approche à grands pas. Quoi de mieux pour cela que de beaux mots et le rejet de la faute sur un innocent, mais un innocent faible (après tout, c'est plus simple). En ce qui concerne les belles paroles, tout est très simple, il suffit par exemple de décréter quelques animaux « en voie de disparition ». Cela ne change rien puisque la demande persiste (l' ivoire pour les éléphants, l' écaille pour les tortues,...), mais l' offre continue de décliner puisque le braconnage tente de répondre à la demande. Plus personne n' a intérêt à protéger les animaux puisque les débouchés ont disparu (viande, bibelot d' ivoire,...). Le seul véritable avantage de cette mesure est personnel : des points marqués par le ministre dans l' opinion. Quant à l' ennemi faible qu' il incombe de trouver, rien de plus simple. Le « libéralisme » ou la « mondialisation » conviennent à merveille. Ce sont déjà deux prétextes fort fréquemment utilisés pour expliquer tous les maux. Bien que la cause du problème soit l' absence de libéralisme (des projets étatiques et un régime de propriété publique), le tapage médiatique et l' action de quelques lobbies fait le reste. Ca y est, le tour est joué, le libéralisme est le responsable en dernier ressort, il faut lutter contre et, au passage, renforcer le pouvoir de l' Etat, ce qui nous entraine dans un cercle vicieux. Toujours plus d' Etat, toujours plus de désastres !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Toujours plus d' Etat, toujours plus de désastres !
En fait, c'est justement le retrait de l'État dans les villes en faveur de régionalismes provenant de secteurs pauvres qui cause les désastres écologiques.

La Banque Mondiale et le FMI, comme les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, ont tous financé des projets dans des régions déshérités du globe dans l'espoir de "relancer" l'économie alors qu'il aurait fallu laisser les pays développer leur propre économie.

D'ailleurs, à ce titre, le principal frein au développement économique européen sont les régions pauvres.
La France (sauf la région parisienne, et encore) a engouffré plus que sa part de subventions agricoles dans les années 1970 et 1980, tout cet argent provenant des zones les plus robustes, économiquement parlant, de l'Europe, surtout les villes allemandes.
En fait, les villes allemandes, néerlandaises et les villes de la Lombardie ont été pompées pendant des années pour faire vivre le reste de l'Europe (Portugal, Espagne, Sud de l'Italie, France, Grèce) incapable de subvenir à ses propres besoins.

La France continue de jouer les gros durs alors qu'elle n'a aucun pouvoir économique sauf le coeur de la région parisienne. À moins que Lyon et Marseille réussisent à diversifier leur économie... mais comme en France, tout doit venir de Paris...

Le libéralisme économique n'est pas la panacée.
L'État partout c'est aussi pire que l'État nulle part.
Le communisme est aussi pire que le libertarianisme.

lelibéralécolo a dit…

"il aurait fallu laisser les pays développer leur propre économie." C' est précisément ce qui se nomme le libre-échange et qui est prôné par les libéraux. Vous pouvez sur ce point lire l' excellent "Plaidoyer pour la mondialisation capitaliste" de Johan Norberg.

Par la suite, vous semblez dénoncer le centralisme français et le jacobinisme. Mais vous condamnez en même temps le libéralisme. Etes-vous sur de bien connaitre les fondements et les idées de cette philosophie ?

Anonyme a dit…

C' est précisément ce qui se nomme le libre-échange et qui est prôné par les libéraux. Vous pouvez sur ce point lire l' excellent "Plaidoyer pour la mondialisation capitaliste" de Johan Norberg.

Le libre-échange prôné depuis longtemps par les grands chantres du libéralisme économique n'a rien de libre.
Il force des régions économiquement fortes à subventionner et à envoyer des produits dans des zones économiquement faibles, souvent des grandes compagnies qui veulent augmenter leurs profits en construisant des usines dans des pays défavrorisés ayant "déréglementé" leur environnement pour pouvoir payer à des salaires dérisoires les "employés" et polluer sans vergogne.

L'exemple de l'Europe est sidérant.
Les grandes villes allemandes, le seul véritable moteur de l'Union européenne avec les villes néérlandaises et les villes de Lonmbardie (les cités sont les seuls moteurs de l'économie) paient pour le reste de l'Europe : les projets routiers en Espagne, les subventions agricoles en France, et maintenant avec l'Europe des 25, le "libéralisme" devient tout à coup à double standard : les gens des pays ex-satellites de l'Union Soviétique n'ont pas les même privilèges que les gens de L'UE avant 2004... Par contre, les entreprises des pays des 12 peuvent sans problème aller installer des filiales dans ces pays pour profiter des bas salaires, de système législatif corrompu (sauf peut-être en Estonie et en Lettonie).

Le libre-échange nord-américain a été installé poue qu'il profite presqu'exclusivement aux États-Unis.
Combien d'industries mexicaines se sont installées aux États-Unis ou au Canada?
Les États-Unis sont devenus encore plus protectionnistes avec l'ALENA. La question du bois d'oeuvre et les médicaments canadiens ne font qu'illustrer l'hyprocrisie des entreprises américaines qui braillent comme des veaux à l'injustice.
Le Canada est encore géré comme une colonie et les États-Unis s'enfoncent dans une dette astronomique.

Le libéralisme économique, c'est comme le marxisme ou le crédit social ou le libertarianisme :

C'est très beau sur papier, mais ça ne fait rien de bon dans la pratique.

lelibéralécolo a dit…

Tout d' abord, vous croyez les subventions libérales. Il n' en est rien. Je suis par exemple le premier à dénoncer la Politique Agricole Commune (PAC) en Europe. Et si des subventions sont accordées à certains secteurs ou à certaines entreprises, c' est sous la pression électoraliste (En effet, il est très mauvais de déclencher une grève ou de laisser fermer une entreprise avant un scrutin) et non une des causes du libéralisme qui condamne dans un large partie les subventions.

Combien d'industries mexicaines se sont installées aux États-Unis ou au Canada?
Le Mexique n' avait pas pour but, en signant l' ALENA, d' installer des entreprises aux Etats-Unis. En effet, les produits fabriqués auraient couté plus cher, et auraient contribué à grever le budget des ménages mexicains. Les Etats-Unis ont donc dans un premier temps perdu des emplois. Ils en ont "donné" aux Mexicains, leur permettant une modernisation progressive du pays et une élévation du niveau de vie. En échange des produit manufacturés qui transitent du Mexique vers les USA, ces derniers vendent des services de hautes technologie ou des services informatiques. Le Mexique a donc gagné au libre-échange. Par ailleurs, tous les pays s' étant ouverts au libre-échange ou ayant introduit des mesures de libéralisation dans leur économie ont connu une amélioration considérable de leur situation. Je pourrai sur ce point vous donner des exemple précis et chiffrés si vous le désirez.
Quant à savoir si les entreprises délocalisent pour pouvoir polluer librement ou choisir les salaires librement, c' est un rêve de marxistes depuis 150 ans (du moins pour le côté social), mais il n' en est rien pour la réalité, sauf cas très exceptionnels. On remarque en effet une élévation du niveau de vie ou de la qualité environnementale dans les pays ayant fait l' objet de délocalisations, comme l' explique très bien Johan Norberg dans l' ouvrage cité précédemment.